Arménie 2019 - Balade arménienne, entre nature et culture - 3 octobre

Jeudi 3 octobre 2019 - Achtarak - Forteresse d'Amberd - Erevan

A 8 h 00, un petit déjeuner copieux et varié nous attend. Il y a de l'omelette, du pain et du fromage, des paillassons de légumes, du miel et des confitures, des fruits secs au sirop dont des noix confites, du thé à la mélisse et bien d'autres choses. Ca fait du bien car nous n'avons pas bien dormi car nous n'avions qu'une couette "1 personne" dans un grand lit de "2 personnes". La patronne nous avait amené deux couvre-lits en nylon mais ça n'a pas vraiment réglé le problème du froid et de l'humidité. C'est dommage car on se rend compte qu'il y a eu un désir de bien faire dans cette chambre d'hôtes mais tout n'a pas suivi. Avant de partir, dans le jardin, nous prenons en photo notre chauffeur Edgar auprès de sa voiture et l'un des emblèmes de l'Arménie : la GRENADE.


Nous partons vers 9 h 00 et allons d'abord visiter l'église Karmravor à Achtarak. L'église Karmravor a été construite au VIIème siècle. Son plan est cruciforme et elle est surmontée d'un tambour octogonal. Elle est consacrée à la Mère de Dieu. C'est un tel bijou d'architecture que le poète russe Ossip Mandelstam la décrivit comme une inoubliable vision dans son "Voyage en Arménie".


Nous poursuivons pour atteindre le Fort d'Amberd par une route montagneuse pendant près d'une heure (et autant pour le retour). Amberd reste la plus grande forteresse d'Arménie. C'est un des rares témoignages de l'architecture militaire arménienne au Moyen Âge. Elle est située sur le versant sud du mont Aragats. Construite au VIIème siècle sur un piton rocheux, elle fait partie au Moyen Âge d'un système défensif contrôlant la plaine de l'Ararat. Le nom « Amberd » provient de l'arménien amp (ամպ) qui signifie « nuage » et berd (բերդ) qui signifie « fort ». Nommé donc littéralement le « fort des nuages », Amberd est perché à 2 300 m d'altitude et se trouve souvent au-dessus des nuages. Au 10ème siècle, d'épais murs de pierre et trois bastions le long de la crête du ravin ont été ajoutés. Au cours de la période suivante, la forteresse devint un centre de défense militaire ainsi que la résidence d’été des souverains. En 1026, Vahram Pahlavuni construisit l'église Surb Astvatsatsin dans la forteresse. Le matériau utilisé est le tuf (matière volcanique). C'est la première église construite avec des doubles entrées aux quatre coins des ailes croisées. Après une histoire mouvementée couvrant plusieurs siècles et les destructions causées par l'invasion des Seljuks, des Mongols et des Tatars, la forteresse finit par perdre son utilité et fut abandonnée au XIVème siècle.


Nous reprenons la route en direction d'Erevan. Il y a des ralentissements à l'entrée de la ville. Tout de suite, nous nous dirigeons vers le Mémorial du Génocide Arménien ou Tsitsernakaberd qui signifie « fort aux hirondelles » a été édifié en mémoire aux victimes du génocide arménien perpétré par le gouvernement Jeunes-Turcs entre 1915 et 1916. Le 24 avril 1965, lors du 50e anniversaire du génocide, plus d'un million de personnes se sont réunies à Erevan pendant 24 heures. Mais la décision de financer un petit mémorial avait été prise par le gouvernement arménien. Il s'avère être colossal à la fin des travaux en 1968. Le monument est composé de plusieurs parties : 
  • une pointe de granite de 44 mètres de haut représente la renaissance de la nation arménienne.
  • douze stèles de granite sont disposées en cercle. Au milieu, à 1,5 m de profondeur, la flamme éternelle est le lieu de recueillement. Tous les 24 avril, des milliers de personnes y déposent une fleur.
  • le long de l'allée menant à la stèle et à la pointe, un mur long de cent mètres porte les inscriptions des principaux villages arméniens de l'Empire ottoman dans lesquels ont eu lieu les massacres.
  • depuis 1995, les personnalités politiques (au sens large) du monde entier plantent un arbre et signent leurs quelques mots sur une plaque dorée de l'autre côté de l'allée.
  • en 1995 s'est également ouvert un musée circulaire souterrain. On y trouve des clichés de photographes allemands (l'Allemagne était l'alliée de la Turquie pendant la Première Guerre mondiale) et plusieurs publications relatant les événements de l'époque.
Nous avons vu les sapins plantés par les personnalités du monde politique international et en particulier par Jean Claude Godin, Monsieur et Madame Chirac, François Hollande, Emmanuel Macron...

Nous visitons le musée qui est très bien fait et nous fait prendre conscience de toute l'horreur du génocide. Nous sommes mis devant les faits et des images marquantes, voire épouvantables défilent devant nos yeux.


Ensuite, quand nous nous rendons auprès de la flamme symbolique, il est difficile de contenir notre émotion.


Nous allons ensuite au Centre Ville ou Edgar nous dépose et nous marchons jusqu'au restaurant Our Village. Il est 13 h30 et nous sommes les seuls clients à notre arrivée mais peu après d'autres personnes arrivent. Différentes crudités et du fromage nous attendent sur la table ainsi que plusieurs sortes de pain. Puis le serveur nous apporte une soupe avec de gros morceaux de légumes et de potiron avec des croûtons et du yaourt à mélanger dans la soupe. Après, nous avons des pâtes arméniennes avec crêpes fourrées avec de la viande. En dessert, deux sortes de baklavas nous sont amenées avec du café arménien.
Nous continuons notre promenade et allons jusqu'au Vernissage qui est un grand marché d'artisanat de plein air. Nous y achetons un couple de poupées en costume traditionnel et un nez arménien qui sert de repose-lunettes.


Nous rejoignons Edgar qui est stationné près de là et il nous emmène au marché couvert où nous trouvons des fruits secs, des fruits confits, des fruits et légumes frais, des légumes au vinaigre, du fromage, de la viande... Nous y achetons des "snickers arméniens" qui sont des barres de noix enrobées dans un sirop de raisin et qui ressemblent à de longues saucisses sèches. Je prends aussi des feuilles de vigne.


Nous allons à l'hôtel qui est le même qu'à notre arrivée l'hôtel Regineh. Maria qui ne se sent pas très bien, nous annonce que ce soir, elle va se reposer et que c'est Edgar qui va venir avec nous au restaurant. Après avoir déposé nos bagages dans la chambre, nous allons à la réception demander si nous pouvons avoir une autre chambre avec balcon comme la première fois, mais il nous est répondu que non car l'hôtel est complet. Nous signalons également qu'il n'y a pas de bouteille d'eau dans la chambre mais c'est normal car ce n'est que lors du premier passage que l'eau est offerte. Et enfin, il n'y a pas de sèche-cheveux : on peut m'en prêter un... Nous allons sur la terrasse où nous retrouvons notre sympathique serveuse qui nous reconnaît. Nous buvons une bière et remontons prendre notre douche. A 18 h 30 Edgar est là et nous partons à trois pour le centre d'Erevan. Une table est réservée à Erevan Tavern. C'est un grand restaurant, style brasserie avec beaucoup de serveurs très efficaces. Edgar veille à notre bien-être et demande au serveur de mettre le code wifi sur mon téléphone pour que je sois connectée. Nous voyons les boulangers cuire le pain. Comme d'habitude, nous avons des crudités et du fromage puis une soupe au potiron avec des croûtons, la spécialité de la taverne : du poulet avec des légumes grillés, et enfin des baklavas arrosés de miel avant d'être déposés devant nous et une tisane.


Nous reprenons la voiture qui est garée pas très loin et Edgar nous raccompagne à l'hôtel en nous indiquant les bâtiments importants devant lesquels nous passons et en plus, il nous offre une bouteille de coca qui contient du cognac fait maison.

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