Turquie 2013 - Circuit en Cappadoce - 19 Février

Mardi 19 février 2013 - Göreme - Derinkuyu - Tarse - Antioche


Lever à 5 h 30, la route sera longue aujourd'hui (environ 450 km). Au petit déjeuner, on peut se servir en miel en grattant directement le rayon de miel, avec le yaourt c'est délicieux !
Départ avec le bus à 7 h 30.

Vers 8 h 15, le premier arrêt se fait à la ville souterraine de Derinkuyu. Derinkuyu, mot qui signifie « puits profond », est la cité souterraine la plus grande de Turquie. Il est admis que la cité de Derinkuyu date de la domination phrygienne (VIIIème siècle av. J.-C.), et qu'elle fut agrandie progressivement au début de la période byzantine : tout ce qui y a été retrouvé date au plus tôt du Vème siècle apr. J.-C. Les vestiges les plus récents sont du Xème siècle.
La cité servit de refuge aux premiers chrétiens grecs, face aux persécutions de l'Empire romain et, à partir du VIIème siècle, face aux persécutions des clans des Omeyyades et des Abbassides. Les huit étages dégagés à ce jour atteignent une profondeur d'environ 85 mètres.
La cité pouvait être fermée de l'intérieur par de grandes meules circulaires faisant office de portes. Elles avaient un diamètre de 1 à 1,50 m, une épaisseur de 30 à 50 cm et un poids de 200 à 500 kg. Chacun des 13 étages pouvait être fermé séparément.
L'espace était organisé autour de cheminées d'aérations, qui pouvaient atteindre une profondeur de 30 m et servaient également de puits. La cité de Derinkuyu comportait des lieux de culte, des pièces de stockage, des étables ou des bergeries, des pressoirs à vin et à huile, des cuisines, des réfectoires.
Tous ces aménagements et la grande dimension de la cité permettaient d'abriter jusqu'à 20 000 personnes, mais étaient conçus pour accueillir 3000 personnes en moyenne pour de longues durées.
Un tunnel rejoignait la cité souterraine de Kaymaklı, distante de 9 km.
Sur les collines avoisinantes se trouvaient des guérites, dont ne subsistent que des fondations, à partir desquelles on pouvait observer les alentours et donner l'alerte au besoin.


A la sortie, nous découvrons que les turcs sont très forts car il y a, parait-il, un cinéma "9D". Il y a aussi des marchandes de poupées et nous nous laissons tenter !


Derinkuyu abrite aussi l'église Saint Théodore Tiron, une des plus grandes de la région, qui fut construite au XIXe siècle. Un campanile marque l'entrée de l'enclos qui entoure l'église.


Nous reprenons la route à 9 h 30. Autre halte d'une grosse demi-heure au Monastère d'Eski Gümüsler. Entièrement creusé et sculpté dans le tuf,c'est l'un des plus beaux de Cappadoce. Très vaste, remarquablement conservé, il renferme une église aux fresques magnifiques et jouxte une petite ville souterraine. Réalisées aux Xème et XIème s. (et restaurées en 1962), les fresques s'animent de personnages (Christ Pantocrator et Vierge à l'Enfant, Rois mages, entre autres) traités en de grandes compositions aux tons rouge et ocre, d'une grande beauté.


A 11 h 00, nous partons en direction de Tarse pour aller déjeuner (environ 100 km).


Arrêt dans un restaurant qui ressemble à une grande véranda près de petites cascades : Houmous, purée de tomates et oignons, caviar d'aubergine, salade concombre-tomates-oignons avec des galettes de pain aux graines. Soupe de pois cassés et kebab de poulet épicé encore avec du pain et enfin une assiette de fruits pelés et découpés.
Nous reprenons le bus 5 min pour aller dans la vieille ville de Tarse. Nous sommes en Cilicie. Tarse est située sur la rivière Tarsus. À l'origine, c'était un port maritime important. Aujourd'hui, ce port se trouve à une quinzaine de kilomètres à l'intérieur des terres, à cause d'un envasement important. Elle succède à un village fortifié qui a été construit durant la période néolithique et détruit des suites d'un conflit armé considéré comme l'un des tout premiers du Croissant fertile. D'origine hittite, Tarsus fut tour à tour assyrienne, perse, grecque, romaine, byzantine, arabe, arménienne et, pour terminer, ottomane et turque. Ce fut un haut lieu de la philosophie stoïcienne. Marc Antoine y établit sa capitale après la bataille de Philippes. Tarse est aussi connu pour être le lieu de la première rencontre entre Cléopâtre et Antoine. Elle abrita l'une des premières églises chrétiennes d'Asie Mineure.
C'est également la ville natale de saint Paul, dit de Tarse, un juif et citoyen romain du nom de Saul. En 2008-2009, Tarse a célébré les 2 000 ans de l'apôtre, qui, sur les routes d'Anatolie, a porté la parole du Christ.
Nous allons voir le puits de Saint Paul et admirons l'architecture assez spécifique ainsi que l'ancienne voie romaine.


Nous avons un petit temps de quartier libre et en profitons pour goûter le jus de carotte violette fermenté. Le şalgam suyu est réalisé à partir d'une espèce particulière de rutabaga, la carotte violette ou noire au goût proche de celui de la betterave. On y ajoute d'autres ingrédients (betteraves rouges, navets, farine, pois chiches, levure) pour en faire le "şalgam suyu", jus de salgam au gout salé et acide. Le déguster est une expérience assez particulière. Certains adorent, d'autres détestent. Traditionnellement, la préparation commence par la mise en fermentation de blé, de levain et d’eau dans des barriques. Lorsque cette préparation est suffisamment acide, les carottes violettes cuites sont ajoutées, ainsi que des navets. Au bout d’une semaine, le mélange est salé et laissé fermenter environ deux semaines, jusqu’à maturation. Ensuite, le jus est retiré des barriques, filtré et assaisonné.
Personnellement, j'ai défini le goût ressemblant à du vinaigre mélangé avec de la saumure et légèrement pimenté.
Un petit passage aux toilettes nous a fait sourire car le gardien nous parfume à l'eau de Cologne à la sortie. Avec le bus, nous passons près de la Porte Cléopâtre que nous n'avons pas le temps de photographier et rattrapons l'autoroute pour rejoindre Antioche à environ 230 km. Lors d'un arrêt dans une station service, Sylvie achète et nous offre des jus d'orange pressés devant nous et embouteillés.

Nous arrivons à Antioche à Bogaziçi Otel vers 19 h 00. La chambre est très belle avec deux grands lits et une magnifique salle de bains avec une grande cabine de douche.


Juste le temps de prendre une douche et il est temps de rejoindre Sylvie et Luc (logés dans la chambre voisine) pour monter à la salle de restaurant située au dernier étage à 19 h 45. Nous sommes servis à table, d'abord des mezzés : houmous, purée de tomates-oignons, caviar d'aubergine, salade de concombre-tomates, fromage blanc et du pain bazlama. Puis des brochettes de viande hachée et épicée avec des galettes de pain (spécialité d'Antioche) et en dessert du künefe. C'est un dessert turc fait de fromage fondu entre deux couches de cheveux d'ange revenus au beurre. L'ensemble est grillé au four des deux côtés et servi chaud dans un sirop, souvent saupoudré de pistaches, de noix, voire de noix de coco ou de fruits séchés.

Pendant le repas, nous avons bien du plaisir à parler de nos "amoureux de Peynet". Il s'agit d'un vieux monsieur et d'une jeune fille de notre groupe qui voyagent ensemble et qui ont réclamé à la réception une chambre avec un grand lit. De ce fait, ils ne sont pas là pour le repas ou plutôt arrivent très tard.
Nous allons à la boutique de l'hôtel et achetons des savons (Antioche n'est pas très loin de la ville d'Alep en Syrie). Nous faisons aussi une promenade aux alentours de l'hôtel où il y a des restaurants installés au milieu de cascades. C'est très impressionnant mais nous n'avons pas nos appareils photo.
Puis direction le lit...


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