Turquie 2013 - Circuit en Cappadoce - 20 Février

Mercredi 20 février 2013 - Antioche - Silifke


Lever à 6 h 15. Avec nos voisins de chambre, nous partons pour le petit déjeuner à 7 h 30 au cinquième étage, comme la veille pour le dîner. Or, le petit déjeuner est servi au sous-sol... Les mets sont très variés et surtout pour les plats salés, il faut même se méfier car ce qui ressemble parfois à une viennoiserie est en fait une spécialité salée !

Nous prenons le départ à 8 h 30 pour le centre d'Antioche ou AntakyaAntioche est une ville historique située au bord du fleuve Oronte. C'était la ville de départ de la route de la soie.
Fondée par les grecs vers 300 av. J.-C. et conçue à l'image d'Alexandrie, elle devient l'une des grandes villes de l'époque. Située, à la charnière des voies conduisant vers l'Anatolie, la Mésopotamie et la Judée, et sur l'Oronte alors navigable, Antioche devient capitale et centre de la culture hellénistique. La cité compte de 300 000 à 400 000 habitants à la fin de cette période. 
Après la conquête romaine en -64 par Pompée, elle devient la capitale de la province de Syrie et conserve le surnom de « Couronne de l'Orient ». Antioche, compte alors environ 500 000 habitants, et est la troisième ville de l'empire, derrière Rome et Alexandrie.
Lors de l'invasion de la Syrie par les Perses en 252, elle est détruite de fond en comble. Elle est reconstruite par Valérien. Au IVème siècle, elle retrouve son importance.
Antioche est l'un des premiers appuis du christianisme naissant. Une communauté de fidèles du Christ s'y développe dès les premières années du christianisme et, selon les Actes des Apôtres, c'est dans ce lieu que les disciples de Jésus reçoivent pour la première fois le nom de « chrétiens ».
Elle est une nouvelle fois détruite par un terrible tremblement de terre en 526, lequel aurait fait plus de 250 000 victimes, puis prise et pillée de nouveau par les Perses en 540. La ville est reconstruite par Justinien qui élève une nouvelle muraille.
Reprise par les Perses en 614, enlevée par les Arabes en 638, Antioche redevient byzantine en 966. Presque un siècle plus tard, en 1084, les Turcs seldjoukides s'en emparent.
Conquise par les croisés le 2 juin 1098 après un siège de 8 mois, la ville est reprise par le sultan mamelouk Baybars en 1268.
Les Turcs prennent la ville en 1489. Antioche est devenue une bourgade, à l’écart des voies commerciales qui convergent vers Alep et n'est plus une ville étape commerciale.
En 1832, Ibrahim Pacha (fils du vice-roi d'Égypte) s'en empare. Elle est restituée à Turquie le 14 mai 1833. La population d'Antioche est alors constituée de communautés bien diverses. Les Syriens constituent le gros de la population, les colons Turcs sont de plus en plus nombreux, et on trouve de fortes communautés chrétiennes, notamment des Grecs mais surtout des Arméniens.
En 1918 elle est occupé par l’armée française.
En 1939, Antioche et sa région sont intégrées à la Turquie sous le nom de province de Hatay.
De nos jours, Antioche reste une pomme de discorde entre la Syrie et la Turquie. Officiellement, les Syriens considèrent la ville et le Hatay comme une province irrédente. La ville d’Antakya regroupe moins de 46 000 habitants en 1970 alors que sa population en comptait près de 400 000 au IIème siècle de notre ère.
Nous visitons tout d'abord la Mosquée Habib Neccar qui fut construite au XVIIe siècle sur les ruines d’une église franque. La crypte de l’église est encore visible et renferme plusieurs sépultures de saints chrétiens. Le minaret de la mosquée est typique du style antiochien. Les chaussures doivent être déposées à l'entrée évidemment et les femmes doivent porter un foulard sur la tête pour pouvoir y pénétrer.


Puis, nous traversons le bazar où l'on vend des épices, du savon d'Alep, des boyaux pour les saucissons... et où l'on fabrique les künefe. On s'y arrête pour déguster un salebi ou salep (Le salep désigne à la fois une farine faite à partir de tubercules d'orchis et la boisson que l'on confectionne avec cette farine. La boisson est consommée chaude, elle se compose de farine de salep, de lait, saupoudrée de cannelle. La racine est peu utilisée dans les recettes actuelles en raison de la raréfaction de la plante d'origine, qui se trouve dans des montagnes de Turquie et d'Albanie). Celle que nous avons bue était soit disant à base d'orge avec de la cannelle, de la noix de coco, des pépites de chocolat, des raisins secs et des pistache hachées. Il nous faut ensuite courir pour rattraper le groupe.


Nous allons visiter l'église orthodoxe Saint Pierre Saint Paul. La charmante église syro-orthodoxe ou melkite, de Saints-Pierre-et-Paul est située au cœur de la vieille. Le sanctuaire n’est pas très ancien (XIXe siècle) et de taille moyenne, mais donne une bonne idée des églises de la région. L’église a été construite, grâce à l’aide financière russe, en pierre de taille, dans un style oriental classique. La messe y est dite en arabe, le rite est byzantin. On peut y voir de très anciennes icônes. L’Eglise dépend du patriarcat melkite orthodoxe d’Antioche, installé à Damas depuis le XIXe siècle, mais le territoire de la province du Hatay, est administré par le patriarcat de la Nouvelle-Rome, à Istanbul (Fener / Phanar).


Nous avons un quartier libre et en profitons pour retourner dans le bazar pour acheter des savons (oui, encore) et faire des photos.


Nous rejoignons le groupe au Musée de la mosaïque. Le musée d’Antioche est renommé pour sa très riche collection de mosaïques antiques. Elles proviennent des fouilles effectuées dans la province, notamment de villas romaines de Daphné / Harbiye. L’école d’Antioche était à son apogée au IIème et IIIème siècle de notre ère. La mosaïque disparaîtra au Vème siècle. A part le site récemment mis à jour à Zeugma, il n’existe pas d’autre collection aussi importante dans le monde.
Outre les mosaïques, d’autres objets sont exposés au musée, notamment les résultats des fouilles effectuées sur des sites hittites, remontant au IVème et IIIème millénaire avant J.C.


En sortant, il pleut assez fort et nous attendons le bus avec impatience. Celui-ci arrive à l'heure prévue et nous emmène admirer l'église d'Antioche et la grotte de Saint Pierre. C’est le seul vestige des premiers temps du christianisme à Antioche, à un peu plus d’un km du centre ville, sur la route d’Alep. La grotte est une cavité naturelle sur le versant du mont Stauris. Elle est large de 9.50 m. et profonde de 13 m., haute de 7 m. Les Croisés l’avaient prolongée de deux arcs qui la joignent à la façade. La façade du sanctuaire s’élève au-delà du tertre qui était autrefois un cimetière chrétien. Elle est de style oriental, et fut construite au siècle dernier, avec trois portes donnant accès à la grotte, dont le pavé montre quelques restes de mosaïques anciennes. Au fond de la grotte, se trouve un autel en pierre blanche, surmonté d’une niche contenant la statue de saint Pierre (1932). Sur la droite, une source asséchée et les restes d’une vasque sont encore visibles. Elle devait autrefois servir de baptistère. Les traces de fresques permettent de penser que la grotte en était autrefois, totalement recouverte. Un passage secret au fond de la grotte, permettait de s’enfuir en cas de danger. Vers 1580, le pouvoir ottoman rendit la grotte qui avait été confisquée par les Mamelouks, aux orthodoxes, qui l’employèrent comme lieu de culte jusqu’au milieu du XIXe siècle. Des 1856, la grotte devint la propriété du consul de France à Alep, qui l’offrit à l’Eglise catholique. Actuellement, les frères Capucins d’Antioche y célèbrent la messe occasionnellement, pour les fêtes et pour les pèlerins. La grotte appartient à l’Etat qui y perçoit depuis 2005, un droit d’entrée. Nous ne pouvons pas faire de visite car le site est en travaux et prenons seulement quelques photos de loin.


Nous allons ensuite dans un restaurant où une seule et même table de 42 personnes nous attend. Après la soupe servie avec un quartier de citron, on nous amène six sortes de mezzés avec le pain bazlama, puis kebab de viande hachée avec des galettes d'Antioche et pour terminer de la citrouille confite avec un sirop de noix. Luc et moi commandons un café turc.

Retour au bus pour 350 km environ jusque Silifke. Arrêt technique dans une station service où nous délirons un peu avec les produits vendus (casquettes, caleçons, maillots "Marcel"...). Nous arrivons au Royal Sebaste Hôtel à un peu plus de 19 h 00. Nous sommes accueillis avec un cocktail de bienvenue à la cerise. Notre chambre est munie d'un balcon. Il y a un grand lit double et un grand lit simple. La salle de bain est petite mais fonctionnelle. On devine voir la mer par la fenêtre mais pour le moment la nuit est tombée.


Nous rejoignons Sylvie et Luc pour aller à la salle à manger. C'est un buffet et Eren nous a prévenu que c'était moins bien que les derniers jours. Après le repas, nous voulons aller voir la mer mais il fait un vent glacial et nous sommes vite rentrés.


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